Artisans à proximité
Ribambelle et co
La petite agerola
Boucherie traiteur Michel Frères
Artisans à proximité
Pharmacie Reboul
Située près de la porte historique, à l’angle de la rue des marchands et de la place aux herbes, cet établissement fut tenu successivement par Mr Blanc, Mr Raybaud et enfin le très sympathique Mr Reboul, réputé pour son accueil et son écoute envers ses clients, toujours consulté avant d’aller chez le docteur. Cette pharmacie disposait d’un laboratoire, au premier étage, tenu par Charles Angeli, et dans lequel les clients venaient pour des analyses de sang.
Ce lieu, après la guerre, était devenu le soir, un lieu de réunion pour de nombreux docteurs.
Mr Raybaud devant sa pharmacie. Cliché d’époque, circa 1900, collection Reybaud.
Son voisin d’en face, César Piffaretti, propriétaire du bar de la rotonde, au numéro 1, avait peint en gros caractères sur la façade de son établissement: “ c’est meilleur ici qu’en face”, en parlant de la pharmacie. Reboul avait répondu avec humour, par une phrase peinte sur sa vitrine: “ Si vous ne voulez pas venir ici, n’allez pas en face.” Ce comique échange n’entachait en rien l’amitié entre le pharmacien et le cafetier.A la fin des années 80, cet établissement est racheté par son actuel propriétaire, Monsieur Reybaud (curieuse coincidence) et perpétuant ainsi l’activité séculaire d’apothicaire affable ainsi que fortement éclairé.
Sources Charles Clairici “Draguignan tome 1” et Georges Gayol “ C’était notre Draguignan”
« C’est meilleur ici qu’en face…! » Dessin d’un client. Collection Reybaud
Maison Ditges
La longue durée de la famille Audiffret
Les Audiffret étaient arrivés des Alpes au XVIème siècle. De 1624 à 1858, cette maison garda le même nom de propriétaire, de celui qui l’avait acquise sous Louis XIII : Audiffret, suivi de 5 générations, 4 marchands et 1 de robe.
Blaise et Charles, déjà propriétaires du N°15 place du Marché, épousèrent les très Dracénoises filles Raimond (futurs Raimondis).
Louis-Dominique-Laurent Audiffret, né en 1790, fut avocat-avoué au barreau de la ville.Pour anecdote, Il défendit en cours d’Assises les chefs du parti bonapartiste, Jean-Baptiste Colle (futur sous-préfet d’Aix) et Honoré Jourdan (futur préfet de Corse) en 1816.
Ils ne tardèrent pas, suivant la vieille tradition pénitentiaire Dracénoise, à s’évader de la prison de l’Observance. Colle fut acquitté et Jourdan ne fut pas rattrapé.
Audiffret était aussi lettré et un poète élégiaque délicat, que la postérité, cette ingrate, n’a pas retenu. Mais n’avait-il pas récusé d’avance son jugement ?
Un peu d’histoire…
Mireur décrit avec gourmandise le transfert nocturne de « Mademoiselle Justine » Audiffret, depuis sa maison natale jusqu’à la communauté Sainte-Marthe de Romans, avenue de Montferrat, en 1958.
Ce qu’elle fit pendant 23 ans. Sans compter les visites, ininterrompues, de ses admirateurs. Elle tint là une sorte de salon et d’agence de presse, dont la mention « Cela s’est dit chez Mademoiselle Justine » suffisait à donner des labels d’authenticité.
Une escouade de quatre vigoureux soldats, sous les ordres d’un capitaine, portait « dans une corbeille » la sœur de l’avocat-poète. Elle était invalide et avait vendu la maison. Installée dans une chambre en façade au 1er étage de sa nouvelle résidence, elle pouvait suivre les offices par une ouverture donnant dans la chapelle, et aller discuter avec les passants de la rue par la fenêtre.
Étant enfant lors des Cent-jours, Mademoiselle Justine avait vu les bonapartistes brandir le drapeau tricolore dans la rue des Marchands et aller l’imposer au préfet en poste. Un fait que son frère l’avocat nia lors d’un fameux procès auquel elle assistait. Justine n’hésita pas alors à s’écrier à l’encontre de l’orateur, en pleine audience : « Aquéu mentour ! » (Quel menteur !), déclenchant un bel incident et un certain embarras sur les bancs de la défense.
Sources: Fréderic Mireur. » Les rues de Draguignan et leurs maisons historiques. »
Métiers D’arts
L‘ âge d’or 1900 - 1980
Historique 1215 - 1850